MPF, d’hier à aujourd’hui

 

L’histoire du musée est indissociable des Biennales Internationales « Petit Format de Papier ». La première biennale a lieu en septembre 1981. A l’époque, elle s’inscrit dans la lignée des « Salons d’art » organisés par le Cercle Artistique des Rièzes et des Sarts. Claude Lemaire, qui travaille alors sur ces salons, désire étoffer l’événement avec des artistes internationaux. Dans cette optique, il approche Gabriel Belgeonne, son ancien professeur de gravure à Mons, pour développer un nouveau concept avec lui. Gabriel Belgeonne lui propose un concept d’art contemporain sur papier n’excédant pas le format DIN-A4.

Dès 1981, c’est quelque 200 invitations qui sont envoyées aux artistes du monde entier. A l’issue de la première biennale, une centaine d’œuvres est léguée à l’organisation « Biennale internationale Petit Format de Papier ». Lors de la deuxième biennale, en 1983, des centaines d’œuvres offertes par les artistes viennent s’ajouter à celles de la première exposition. La collection « Petit Format de Papier » s’étoffe et il devient bientôt question de protéger ce patrimoine en l’institutionnalisant. Toutefois, d’institution, il n’en est pas forcément question lorsque les fondateurs évoquent l’histoire du musée. En effet, selon les mots de Gabriel Belgeonne : « Le musée tient facilement dans une valise, sa vocation est de circuler là où on le demande. Ce n’est pas une institution[1]. ». La création du musée en tant que tel s’amorce réellement après la deuxième « Biennale Petit Format de Papier » (1983). A l’issue de la Biennale, les différents membres de « l’organisation Biennale » décident de créer l’ASBL Musée du Petit Format. Le « Petit Format de Papier » se transforme en « Petit Format » pour permettre au musée de réaliser des activités au caractère artistique différent des biennales. En effet, le musée pourra envisager d’autres supports que le papier. En outre, l’accent est mis sur la relation avec les établissements scolaires et l’itinérance propre au musée est mise en avant. Le siège social du musée est établi à Cul-des-Sarts dans la salle du Bailly (ill. 1 & 2), endroit qui a vu naître les biennales deux ans plus tôt. L’aboutissement de l’action entreprise en 1981 sera concrétisé par la publication au Moniteur Belge le 23 février 1984.

Les protagonistes

Le musée, créé en asbl, est alors chapeauté par une présidente et un trésorier-secrétaire, tous deux aidés d’un conseil d’administration.

Nadia Stavaux : elle prend la présidence du musée à sa création en 1983. Instauratrice des salons d’été, elle avait repris en ’80 la présidence du Centre artistique des Rièzes et des Sarts.

Georges André : médecin habitant à Cul-des-Sarts, il a permis au Musée du Petit Format de se développer et a apporté un appui indéniable au bon fonctionnement du musée. S’investissant dans le développement culturel de la région des Rièzes et des Sarts, c’est tout naturellement qu’il entre en contact avec le Cercle artistique. Il développera également un cercle d’histoire. Combattant acharné lors de la seconde guerre mondiale, il s’est efforcé de garder intacte la mémoire liée aux évènements mondiaux de 40-45. Amateur d’art, la création du Musée du Petit Format a été pour lui une occasion supplémentaire de mettre en avant une région à laquelle il appartenait corps et âme. Il devient président du Musée en 1997 et le restera jusqu’en 2010.

Gabriel Belgeonne : diplômé de l’Académie de Mons, il est surtout connu pour son travail artistique dans le domaine de la gravure. D’ailleurs, il était professeur de Claude Lemaire à Mons. C’est lui qui propose à Claude Lemaire et Nadia Stavaux le concept de Petit Format d’art contemporain. Par ailleurs, il a voyagé régulièrement en Pologne en tant que professeur ou jury invité. C’est durant ses voyages qu’il rencontre de nombreux graveurs (M. Jas, A.M. Bartczak, J. Grabowski, ST. Z. Kamienski,…). En outre, il lie de profondes amitiés avec des artistes des pays de l’est (B. Borcic (Slovénie), Emir Dragulj (Bosnie-Herzégovine), R. Kraguly (Bosnie-Hezégovine), Vladimir Makuc (Slovénie),…). Il est aussi à la base de nombreux projets artistiques comme le Centre de la gravure et de l’image imprimée (La Louvière), les Editions Tandem,… Il restera un membre actif du musée jusqu’en 2008.

René Léonard : travaillant au Ministère de la Communauté française, il trouve le concept novateur et s’enthousiasme pour la création du Musée du Petit Format. Il trouvera les moyens pour amener une cinquantaine d’œuvres de petit format de la Communauté française en prêt au Musée.

Une histoire mouvementée

Le Musée du Petit Format n’a pas toujours été à Nismes. En effet, il a déménagé plusieurs fois au cours de son existence. Lors de sa fondation, le siège social du musée est établi à la Salle du Bailly à Cul-des-Sarts. La salle du Bailly restera la salle dans laquelle les Biennales furent exposées jusqu’en 1998, date à laquelle la Biennale est transférée à Nismes. Les cimaises de Cul-des-Sart auront donc supporté 8 « Biennales internationales Petit Format de Papier ».

En 1996, le siège du Musée est déménagé à Mariembourg chez Nadia Stavaux. Il n’y restera qu’un an avant d’être déménagé à nouveau chez le Docteur Georges André à Cul-des-Sarts. Entre 1997 et 2002, le musée est abrité par le Centre culturel de Couvin sans que le siège soit déplacé. En 2002, le musée est transféré à Nismes au Centre culturel Action-Sud. Le siège du Musée restera encore trois ans à Cul-des-Sarts avant d’être transféré définitivement à Nismes.

Toutefois, l’ancrage du Musée à Nismes ne date pas d’hier. En effet, dès 1998, la Biennale « Petit Format de Papier » prend racine à Nismes dans le Centre culturel.

En 2010, un local est mis exclusivement à la disposition du Musée du Petit Format. Le local est aménagé grâce notamment à un subside de la Fondation Chimay-Wartoise. Un système de ventilation spécifique a été installé pour contrôler l’hygrométrie relative. Des rangements métalliques, des fardes et des passe-partout anti-acides ont été acquis pour améliorer la conservation des œuvres. Le 8 mai 2012, Fadila Laanan (Ministre de la Culture) est venue inaugurer la reconnaissance du musée en catégorie C.

 

 

[1] « petit format de papier » in MAGIS M. (dir.) « Avancées », n°69, Bruxelles, 1998.

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Ill. 1. Salle du Bailly. Cul-des-Sarts. MPF (c).

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Ill. 2. Salle du Bailly. Cul-des-Sarts. MPF (c)

 

 

 

 

 

 

 

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